Rapport sur la situation de l’antisémitisme en Suisse Romande 2009
Report on the antisemitism situation in French-speaking Switzerland 2009
Le tableau récapitulatif des actes antisémites recensés pour l’année 2009 en Suisse romande fait état d’une augmentation de 59% par rapport à l’année passée. A titre de comparaison, l’année 2009 atteint, avec un total de 153 actes recensés, un « record » par rapport aux cinq années précédemment examinées.
L’utilisation de plus en plus fréquente, à des fins de propagande antisémite, des diverses plateformes interactives mises à disposition du public par les médias est inquiétante. Force est de constater, en effet, que nombre de ces outils (blogs, commentaires de lecteurs en ligne,…) sont utilisés par certains afin de déverser leur haine des Juifs de manière anonyme. Cette libération de la parole antisémite est, pour le moins, alarmante.
De plus, l’actualité liée au conflit en cours au Proche-Orient est également l’occasion, pour certains, de diffuser des messages à caractère antisémite – voire de justifier des actes antisémites – sous couvert de critiquer la politique d’Israël.
La question de l’antisionisme et de la critique d’Israël est, en effet, de plus en plus au cœur de l’actualité. Il est bien entendu qu’Israël, comme n’importe quel Etat, peut être critiqué lorsqu’il commet des erreurs et qu’il ne saurait exister d’exception en ce qui le concerne. Mais comment s’assurer que des critiques qui visent l’Etat d’Israël soient inspirées par des sentiments que n’influence aucun soupçon d’antisémitisme ?
Ce phénomène, qualifié de « nouvel antisémitisme » ou d’antisémitisme « dans une nouvelle enveloppe » consiste en une critique d’Israël qui ne se concentre pas sur ce qu’Israël fait, mais sur ce qu’il est – un Etat juif. Les stéréotypes généralement associés aux Juifs par la propagande antisémite sont ainsi attribués à l’Etat d’Israël (soif de domination, contrôle des médias et de la finance,…) ; certains vont même jusqu’à faire le parallèle entre les Palestiniens et la figure du Christ, ressuscitant ainsi le mythe du peuple juif « déicide ».
Le fait de définir des critères moraux plus élevés pour Israël que pour d’autres Etats, et par conséquent, de critiquer Israël plus sévèrement que d’autres Etats, relève également de ce phénomène.
D’autre part, l’antisionisme, en tant qu’opposition de principe à l’existence de l’Etat d’Israël, ne saurait être toléré. En effet, contrairement à ce que certains prétendent, l’antisionisme n’est pas une position politique acceptable ; il s’agit de la remise en question pure et simple du droit du peuple juif à disposer d’un Etat.
Plus spécifiquement, le Centre européen de surveillance du racisme et de la xénophobie (European Monitoring Center on Racism and Xenophobia, EUMC) a établi une définition de travail de l’antisémitisme, dont une partie est consacrée à cette question particulière :
« […] Des exemples de la manière dont l’antisémitisme se manifeste en rapport avec l’Etat d’Israël […] pourraient inclure:
- Le fait de nier au peuple juif son droit à l’auto-détermination.
- Le fait d’appliquer un double standard en réclamant [d’Israël] un comportement qui n’est exigé ou attendu d’aucune autre nation démocratique.
- Le fait d’utiliser les symboles et images associées à l’antisémitisme classique (p.ex., l’affirmation que les Juifs ont tué Jésus ou les accusations de meurtre rituel) pour caractériser Israël ou les Israéliens.
- Le fait de dresser des comparaisons entre la politique israélienne et celle des nazis.
- Le fait de tenir les Juifs pour collectivement responsables des actions de l’Etat d’Israël. […] »
Enfin, la liberté d’expression est un attribut fondamental de la démocratie et le respect de son principe est indispensable à l’existence d’une société ouverte, pluraliste et respectueuse. C’est pourquoi, nous nepouvons accepter qu’un principe aussi fondamental que la liberté d’expression soit utilisé comme instrument de propagande haineuse.
Nous espérons que la flambée d’actes antisémites constatée en 2009 ne trouve pas écho en 2010 et soulignons dans ce cadre, la nécessité d’une prise de conscience générale face à une situation, pour le moins, alarmante. Nous sommes cependant inquiets en constatant l’émergence de débats sur les pratiques et la liberté religieuses, contraires à l’esprit de tolérance et de respect qui prévaut dans notre pays.
L’utilisation de plus en plus fréquente, à des fins de propagande antisémite, des diverses plateformes interactives mises à disposition du public par les médias est inquiétante. Force est de constater, en effet, que nombre de ces outils (blogs, commentaires de lecteurs en ligne,…) sont utilisés par certains afin de déverser leur haine des Juifs de manière anonyme. Cette libération de la parole antisémite est, pour le moins, alarmante.
De plus, l’actualité liée au conflit en cours au Proche-Orient est également l’occasion, pour certains, de diffuser des messages à caractère antisémite – voire de justifier des actes antisémites – sous couvert de critiquer la politique d’Israël.
La question de l’antisionisme et de la critique d’Israël est, en effet, de plus en plus au cœur de l’actualité. Il est bien entendu qu’Israël, comme n’importe quel Etat, peut être critiqué lorsqu’il commet des erreurs et qu’il ne saurait exister d’exception en ce qui le concerne. Mais comment s’assurer que des critiques qui visent l’Etat d’Israël soient inspirées par des sentiments que n’influence aucun soupçon d’antisémitisme ?
Ce phénomène, qualifié de « nouvel antisémitisme » ou d’antisémitisme « dans une nouvelle enveloppe » consiste en une critique d’Israël qui ne se concentre pas sur ce qu’Israël fait, mais sur ce qu’il est – un Etat juif. Les stéréotypes généralement associés aux Juifs par la propagande antisémite sont ainsi attribués à l’Etat d’Israël (soif de domination, contrôle des médias et de la finance,…) ; certains vont même jusqu’à faire le parallèle entre les Palestiniens et la figure du Christ, ressuscitant ainsi le mythe du peuple juif « déicide ».
Le fait de définir des critères moraux plus élevés pour Israël que pour d’autres Etats, et par conséquent, de critiquer Israël plus sévèrement que d’autres Etats, relève également de ce phénomène.
D’autre part, l’antisionisme, en tant qu’opposition de principe à l’existence de l’Etat d’Israël, ne saurait être toléré. En effet, contrairement à ce que certains prétendent, l’antisionisme n’est pas une position politique acceptable ; il s’agit de la remise en question pure et simple du droit du peuple juif à disposer d’un Etat.
Plus spécifiquement, le Centre européen de surveillance du racisme et de la xénophobie (European Monitoring Center on Racism and Xenophobia, EUMC) a établi une définition de travail de l’antisémitisme, dont une partie est consacrée à cette question particulière :
« […] Des exemples de la manière dont l’antisémitisme se manifeste en rapport avec l’Etat d’Israël […] pourraient inclure:
- Le fait de nier au peuple juif son droit à l’auto-détermination.
- Le fait d’appliquer un double standard en réclamant [d’Israël] un comportement qui n’est exigé ou attendu d’aucune autre nation démocratique.
- Le fait d’utiliser les symboles et images associées à l’antisémitisme classique (p.ex., l’affirmation que les Juifs ont tué Jésus ou les accusations de meurtre rituel) pour caractériser Israël ou les Israéliens.
- Le fait de dresser des comparaisons entre la politique israélienne et celle des nazis.
- Le fait de tenir les Juifs pour collectivement responsables des actions de l’Etat d’Israël. […] »
Enfin, la liberté d’expression est un attribut fondamental de la démocratie et le respect de son principe est indispensable à l’existence d’une société ouverte, pluraliste et respectueuse. C’est pourquoi, nous nepouvons accepter qu’un principe aussi fondamental que la liberté d’expression soit utilisé comme instrument de propagande haineuse.
Nous espérons que la flambée d’actes antisémites constatée en 2009 ne trouve pas écho en 2010 et soulignons dans ce cadre, la nécessité d’une prise de conscience générale face à une situation, pour le moins, alarmante. Nous sommes cependant inquiets en constatant l’émergence de débats sur les pratiques et la liberté religieuses, contraires à l’esprit de tolérance et de respect qui prévaut dans notre pays.
For reports on antisemitism in German and Italian-speaking Switzerland, search for "Schweizerischer Israelitischer Gemeindebund – Fédération suisse des communautés israélites"
Rapport sur la situation de l’antisémitisme en Suisse Romande 2009. . 2010: https://archive.jpr.org.uk/object-swi24