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Vichy, les Juifs et le courant révisionniste de 1945 à nos jours

Translated Title

Vichy, the Jews, and revisionism from 1945 to the present day

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Depuis les années 1990, l’usage des termes « révisionnisme » et « révisionniste » s’est imposé dans l’espace intellectuel et médiatique pour désigner, au-delà des auteurs d’extrême droite et faux savants niant l’existence des chambres à gaz, qualifiés de « négationnistes », tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, relativisent le génocide des Juifs et la complicité criminelle du gouvernement de Vichy. La négation d’un côté ; la minoration de l’autre. Dès 1990, l’historien Henry Rousso, auquel on doit l’introduction de la notion de « négationnisme » en France, évoquait une « histoire “révisionniste” de Vichy » à propos d’un ouvrage de François-Georges Dreyfus, Histoire de Vichy (Perrin), qui reprenait un certain nombre d’arguments pétainistes.
Mais, étonnamment, cet usage reste rarement explicité, alors qu’il a une histoire. L’objet du présent article vise à établir la généalogie et à retracer les évolutions et les lignes de force du contre-récit historique sur Vichy et les Juifs, de 1945 à nos jours. Pour cela, il se fonde sur l’étude de nombreux écrits et d’archives privées d’auteurs désireux de réhabiliter les dirigeants du régime pétainiste, de proposer une vision « pacifiante » des années noires ou d’aller à l’encontre d’une supposée doxa sur le sujet.Jusqu’à la fin des années 1960, les écrits justifiant la politique de Vichy et niant ou minimisant ses crimes sont d’abord et avant tout le fait d’avocats ou de parents des grandes figures liées à l’État français.
En juillet-août puis en octobre 1945, Philippe Pétain et l’ex-chef du gouvernement de Vichy Pierre Laval ont été jugés et condamnés à mort par la Haute Cour de justice pour trahison – la peine du vieux maréchal a été commuée en détention perpétuelle…

Translated Abstract

As early as the major trials of 1945, the defence of the former Vichy leaders (Pétain, Laval) pleaded the “lesser evil” and the “shield” thesis to justify the complicity of the Pétainist regime in the extermination of tens of thousands of Jews, including thousands of children taken from their parents. Until the end of the 1960s, this revisionist approach (as it was already called, in reference to the campaign by Pétain’s former lawyers to have the 1945 trial reviewed), promoted by former Pétainists and Lavalists, was widely disseminated in popular works and magazines aimed at the general public. In the 1970s, with the emergence of the “Jewish memory” of the genocide and Vichy, the old revisionist arguments were no longer audible: the revisionist rhetoric adapted, becoming more subtle and camouflaged. It no longer denied the anti-Semitism of Vichy, but brought up to date the argument of the “lesser evil” against a background of challenging established knowledge, described as “doxa” and targeting, in the name of national honor, the “American” Robert Paxton or the “militant” Serge Klarsfeld.

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Volume/Issue

221

Page Number / Article Number

65-85

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Bibliographic Information

Joly, Laurent Vichy, les Juifs et le courant révisionniste de 1945 à nos jours. Revue D’histoire De La Shoah. 2025: 65-85.  https://archive.jpr.org.uk/10.3917/rhsho.221.0065