Abstract: The indoctrination charge has been levelled at religious studies teachers who teach controversial propositions as fact (see for example Snook, 1972; Hand, 2004). On this view, indoctrination takes place when the process which brings children to believe controversial propositions bypasses their rational autonomy. Taking into account the above argument and the proposed responses, my study goes beyond the arena of normative philosophy and looks at teachers’ conceptions of their role, asking whether they experience tensions between their mission as religious studies teachers and the values of the Western, liberal polity in which they live. I focus on a unique subset of Orthodox Jewish schools, where the schools’ religious ethos appears to be at odds with many of the parent body who are not religiously observant, and I ask to what extent religious studies teachers take parental wishes into account in choosing what and how to teach their subject. Using grounded theory methods in a critical realist paradigm, field work takes the form of in-depth interviews with religious studies teachers in the above group of schools. Working from initial codes to higher levels of theoretical abstraction led to clear findings on teachers’ conceptions of their role and their response to the indoctrination charge. For the purposes of their role at least, religious studies teachers describe religion using the language of the market and getting pupils to “buy-into the product” rather than necessarily to believe its propositions as true. As a corollary to this, participants see autonomy as having to do with choice, rather than with rationality, suggesting that while scholars, in their critique of religious nurture view a rationalist conception of autonomy based on Kant as the dominant paradigm, in the real world (of my research field at least) a more existentialist Millian conception sets the terms of the discourse.
Abstract: Dans la brochure informative qu’elle fait publier lors de son ouverture en 1935, l’école Maïmonide affirme vouloir faire de ses élèves des adultes « conscients de leurs doubles devoirs envers le judaïsme dont ils sont les héritiers, envers la France dont ils seront les citoyens dévoués ». Le premier lycée juif français s’est donc donné pour objectif de former une élite communautaire qui puisse mener une vie citoyenne et professionnelle épanouie en France tout en assurant la relève de la vie juive dans le pays. De fait, parmi les valeurs juives transmises en son sein, le sionisme a toujours tenu une place de premier plan. Comment expliquer qu’un établissement scolaire se donnant pour mission principale d’assurer la pérennité d’une vie juive en France accorde une telle importance au sionisme ? En analysant les différentes manières dont le sionisme a été interprété et mis en pratique dans le cadre de l’école Maïmonide, cet article propose de montrer comment, au fil des générations, l’établissement n’a cessé de concilier son attachement au sionisme avec la volonté d’œuvrer pour l’essor du judaïsme en France. Cette analyse permettra de revenir sur l’histoire de ce premier lycée juif français qui, bien qu’évoqué dans de nombreux travaux portant sur l’histoire de l’éducation juive en France, n’a jusqu’ici fait l’objet d’aucune une étude spécifique. Plusieurs historiens ont signalé l’absence d’archives conservées par le lycée Maïmonide pour expliquer cet angle mort historiographique. Pour remédier à ce manque, cet article s’appuiera sur des sources provenant de divers fonds d’archives institutionnels et privés, sur la presse communautaire et sur une cinquantaine d’entretiens, menés entre 2016 et 2020 en région parisienne et en Israël, avec d’anciens élèves et professeurs de l’établissement scolair…