Abstract: Durant quarante ans, l’extrême droite a été l’ennemie officielle des Juifs de France. Or, certains leaders extrémistes ont pu voir dans l’irruption de l’islamisme radical l’opportunité de séduire un électorat jusque-là hostile: l’islamisme n’était-il pas un ennemi commun?
Marine Le Pen a ainsi voulu surfer sur l'inquiétude des Juifs de France face à la montée d’un antisémitisme dont elle prétendait, de surcroît, pouvoir les protéger. D’où ses tentatives, nombreuses et variées, pour les rallier à sa cause.
Le FN, devenu Rassemblement National, serait-il devenu un partenaire respectable? Ou, tout au moins un opposant fréquentable ?
Les auteurs de cette enquête ont sillonné la France à l’écoute des communautés juives présentes dans les villes d'extrême droite, de Fréjus à Hayange, de Béziers aux quartiers-nord de Marseille. Ils ont remonté le fil de l’histoire du Front National et de ses tentatives de séduction, ainsi que celle des réactions des juifs face à cette main tendue. Pour mieux comprendre, ils ont recueilli des confidences d’élus frontistes, de témoins et d'intellectuels.
Et ils racontent les coulisses de cette tentative de hold-up idéologique.
Abstract: L’adjectif « résiduel » a été récemment utilisé par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau pour qualifier l’antisémitisme d’extrême droite, en considérant que désormais la haine des Juifs était l’affaire de l’islamisme et de l’extrême gauche. Il reprenait ainsi le qualificatif de Jean-Luc Mélenchon, qui avait écrit quelques mois auparavant que « Contrairement à ce que dit la propagande de l’officialité, l’antisémitisme reste résiduel en France. » Durant les campagnes électorales de 2024 en France, le Rassemblement national (RN) s’est présenté comme le bouclier des Français juifs. L’actualité paraît ainsi renfoncer le storytelling entretenu depuis une quinzaine d’années, selon lequel l’extrême droite ne serait plus antisémite, voire deviendrait solidaire des Français juifs. Autour de ce sujet sont souvent mis en avant des déclarations philosémites de ténors nationaux-populistes. D’autre part, les révélations publiques de prétendus « dérapages » antisémites de candidats malheureux du RN sont monnaie courante. Pour circonscrire le phénomène, il faut distinguer les modes d’expression de cet antisémitisme. Les questions des violences, de la place accordée aux marqueurs antisémites dans la communication des partis, et de l’expression culturelle sont trois dimensions qui se recoupent pour distinguer la place de l’objet au sein de ce champ politique.
Abstract: This article examines antisemitism and Holocaust denial in contemporary Far-Right German politics with a focus on the party Alternative for Germany (Alternative für Deutschland, AfD). The article argues that the AfD has attempted to ‘tiptoe around Nazism’—a phrase coined by the author, which describes how the party has strategically and haphazardly reacted to scandals as they arise in order to avoid being associated with Nazism and losing moderate voters. The first section investigates how the AfD has reacted to various internal scandals that have damaged its reputation. This analysis encompasses the party’s fraught relationship to the Islamophobic, anti-refugee organization PEGIDA (Patriotic Europeans against the Islamicization of the Occident) as well as the ‘Höcke Affair,’ in which prominent AfD leader Björn Höcke denigrated the Berlin Memorial to the Murdered Jews of Europe as a ‘monument of shame.’ The second section examines the AfD’s proactive attempts to tiptoe around Nazism by portraying itself as philosemitic and pro-Israel and courting Jewish voters as part of its controversial subgroup Jews in the AfD (Juden in der AfD, JAfD). Here it explains how JAfD members, particularly Jews who immigrated to Germany from the former Soviet Union, have rationalized their paradoxical support for this outwardly antisemitic and denialist party. The conclusion situates the AfD in the broader transatlantic context of Far-Right extremism, highlighting trends that may signal—yet, more likely, will fail to bring about—the party’s demise.
Abstract: On the eve of the 2024 UK General Election, national polls show the Labour Party ahead of the
Conservative Party by 20 percentage points. An average of polls at the time of publication has Labour
at 41.9% and Conservatives at 22.2%, with Reform UK at 15.0%, well ahead of the Liberal Democrats,
Greens, Scottish National Party (SNP), Plaid Cymru and other parties. These polls do not, however,
show the voting intention of Jewish people in the UK. The JPR Research Panel provides the research
infrastructure to gather nationally representative data about Jewish people’s behaviours and attitudes
on a wide range of social and political issues. This paper presents initial data on voting intentions for
4 July 2024, based on 2,717 UK-based Jewish adults who responded to a survey between 14-20 June