Abstract: En cette fin de XXe, début de XXIe siècles, l'Europe a connu de multiples bouleversements sociaux, dont la chute du bloc soviétique. Une approche anthropologique des juifs d'ex-RDA aujourd'hui constituait dans ce cadre un sujet d'analyse fort intéressant. Considérées dans les pratiques effectives de ses acteurs, les Gemeinden juives de Saxe et de Berlin, communautés institutionnelles allemandes, nous ont permis d'appréhender le mécanisme spécifique de construction d'une identité. La judéité se meut actuellement au travers de la négociation de plusieurs variables différentes, telles que la religiosité, l'ethnicité ou la mémoire. Une analyse transversale, s'appuyant sur le mécanisme d'assignation interne et externe concomitants,permet de mettre en exergue, dans leurs formulations actuelles d'une part et dans leurs incohérences ou inadaptations d'autre part, les différents outils conceptuels à disposition dans ce mécanisme d'élaboraton. Ainsi, peut-on évoquer un retour à la religion pour les juifs immigrés de l'ex-Union soviétique aujourd'hui en ex-RDA ? La notion de communauté est-elle pertinente dans la désignation des juifs d'ex-RDA ? Comment comprendre la gestion du passé historique de l'Allemagne, après 50 ans de communisme, pour les juifs qui y résident actuellement ? Autant de questions trames de cette thèse, auxquelles nous tentons de répondre ici, par une analyse la plus fine possible de la réalité sociale juive existante aujourd'hui en ex-RDA.
Abstract: À l’époque contemporaine, il est des réalités socioculturelles et historiques dans lesquelles la transmission, base de la reproduction et continuité des rites familiaux, ne va pas de soi et nécessite de reconsidérer à la fois la famille et le mode de transmission.
En ex-Allemagne de l’Est, une forte population juive russophone a émigré de l’ancienne Union soviétique depuis 1989. Le régime communiste, long de plus de 60 ans, a engendré une rupture profonde dans le mécanisme de transmission du judaïsme et de la judéité. Aujourd’hui en situation de réapprentissage, les pratiques des rites se font de manière différenciée selon les groupes d’âge, dans le but de revendiquer une judéité spécifique. En conséquence, les rites réapparaissent mais se transmettent dans un mode tout d’abord horizontal, impliquant frères-sœurs et cousins, puis vertical mais ascendant, des enfants aux parents.