Abstract: Cette recherche envisage la tension entre une conception englobante de la religion portée par les juifs orthodoxes et une conception privatisée et plurielle en vigueur dans la société française, une société laïque et sécularisée, des années 1980 à nos jours. Cette tension est explorée depuis ces deux points de vue. D’une part, elle interroge comment les juifs orthodoxes s’organisent pour ménager l’espace jugé nécessaire à leur pratique religieuse. Pour ce faire, elle explore leurs besoins, leurs demandes, ainsi que les stratégies qu’ils mettent en œuvre pour les porter. D’autre part, elle soulève la question de la gouvernance publique du religieux. Pour ce faire, elle étudie la manière dont l’État laïc appréhende une minorité religieuse, qui semble aller à contre-courant du mouvement de fond de la sécularisation. A partir d’un protocole de recherche mixte, et en mobilisant la sociologie électorale, la sociologie de l’action collective, l’analyse des politiques publiques, et des outils de sociologie de la religion, elle teste la consistance de l’intégralisme des juifs orthodoxes dans la société française. Elle réfléchit ainsi à la gouvernance de minorités religieuses intégralistes, à partir d’un autre cas que l’islam, et distingue ce qui relève d’une religion en particulier ou de l’orthodoxie. Elle montre une érosion de l’intégralisme religieux, du fait de réponses défavorables des institutions publiques et de la sécularisation qu’il ne parvient pas à enrayer.
Abstract: Rund 75 Jahre nach dem Holocaust verzeichnet die Polizei einen An-stieg antisemitischer Straftaten in Deutschland; als bedrohte Minderheit sorgen sich jüdi-sche Menschen um das gesellschaftliche Meinungsklima, das auch die etablierten Massen-medien prägen. Vor diesem Hintergrund untersucht der vorliegende Beitrag mit Hilfe des normativen Konzepts der „interkulturellen medialen Integration“ die medienjournalisti-sche Berichterstattung der Wochenzeitung Jüdische Allgemeine. Die Befunde der qualitati-ven Inhaltsanalyse von 168 Beiträgen zeigen, dass die vom Zentralrat der Juden in Deutschland herausgegebene Publikation in verschiedener Hinsicht heftige Kritik an etab-lierten Medien übt. So hätten einzelne Medien antisemitische Stereotype verbreitet, Perso-nen, die sich antisemitisch äußern, eine Plattform geboten und Antisemitismus als solchen nicht erkannt, relativiert oder negiert. Im Sinne einer differenzierten Medienkritik macht die Jüdische Allgemeine aber auch deutlich, welche Merkmale von Medieninhalten sie für wünschenswert hält, darunter Berichte über alltägliches jüdisches Leben in Deutschland, aber auch authentische Beiträge über Antisemitismus, in denen Betroffene zu Wort kom-men. Die Befunde können zum einen verstehen helfen, warum viele Jüd*innen in Europa Antisemitismus in den Medien als Problem sehen. Zum anderen liefern sie Produzierenden von Medienangeboten Hinweise darauf, welche Resonanz ihre Inhalte innerhalb der jüdi-schen Gemeinschaft finden.