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Date: 2025
Abstract: La culture mémorielle de l’Europe de l’Est a subi une transformation radicale après l’effondrement du communisme, du fait de l’« américanisation » de la Shoah, c’est-à-dire, pour reprendre les termes de Winfried Fluck, spécialiste de la culture allemande, un processus de démocratisation consistant à éradiquer toute complexité afin de rendre accessibles à un vaste public des événements complexes. De nouveaux musées ont été créés pour réécrire l’histoire de la Seconde Guerre mondiale d’un point de vue anticommuniste. Le langage utilisé ne correspondait ni à la culture mémorielle nationale, ni à la conceptualisation religieuse de la Shoah, ni au contexte linguistique et culturel de la vie dans l’Allemagne nazie avant et pendant le conflit. Divers auteurs ont analysé le phénomène des pays européens qui n’opposèrent aucune résistance à l’hégémonie de l’Allemagne nazie et de son programme politique. Ceux-ci s’accordent à dire que l’analyse devrait dépasser le clivage bourreaux-spectateurs-victimes.Il existe une contradiction flagrante entre la terminologie employée par la muséologie antifasciste avant 1989 et celle qui est en cours dans les nouveaux musées construits dans les années 2000. L’idée d’une coexistence avec l’Allemagne nazie est une question idéologique et politique majeure, notamment, aujourd’hui, avec la mise en relief illibérale de zones d’ombre précédemment ignorées dans le discours muséologique. Le présent article soutient que le terme « collaboration » n’est pas un bon critère de mesure des phénomènes qui ont fait l’objet de travaux récents…