Abstract: Consists of thematically organized texts by Trigano, previously published in various French on-line newsletters, broadcast on the French Jewish Radio J, and at various conferences. They analyze the phenomenon of the new antisemitism, including accusations in the French press against the Jews and Israel, boycotts against Israel, a typology of anti-Zionists, alter-Juifs (Jews who identify as Jews but define Jews through the hostile view of others), and the deconstruction of Judaism. Exposes the specificities of French antisemitism since 2000, especially in the context of postmodernist thought, which encourages the creation of parallel and diverging interpretations of the past, including World War II. Argues that Holocaust revisionism and denial have enabled Faurisson, inter alia, to attain huge media coverage. Emphasizes the role of the Internet in the politicization of history, and shows how the usurpation of Jewish history and heritage by the Left on behalf of the Palestinians has roots in Christian supersessionist theology. Notes that rejection of the Jews and Israel are also based on the claim that monotheism is the source of phallocracy. Characterizes the European Union as a new imperialist power, which destroys nation states and national identities, and rejects Jewish autonomy. Concludes that present-day antisemitism is a massive phenomenon, which threatens the foundations of modernity and European civilization. The very survival of the Jewish people is at stake.
Abstract: La France n’est pas un pays raciste ou antisémite. Il n’y existe plus d’antisémitisme institutionnalisé comme cela fut le cas dans les années 40. Il faut donc éviter de dresser des comparaisons obscènes avec l’Occupation et la Shoah, mais on ne peut que constater que les violences, allant jusqu’à l’assassinat, et les menaces contre les juifs et leurs institutions, ont considérablement augmenté depuis l’année 2000.
Marc Knobel explique pourquoi les choses se sont envenimées à ce point, quelquefois dans l’indifférence des politiques et des médias. Il ne convient pas de faire de l’angélisme et d’ignorer la réalité. L’hostilité à l’endroit des juifs s’est largement développée chez les jeunes qui vivent dans des quartiers dits sensibles et qui, souvent discriminés ou victimisés, sont en quête d’identité et s’identifient aux Palestiniens.
Ils glissent très vite de l’antisionisme à l’antisémitisme, d’Israël à Juifs. Le conflit israélo-palestinien joue donc ici un rôle majeur. Notons que ce conflit sert aussi d’alibi à l’expression de l’antisémitisme dans des milieux plus privilégiés culturellement et socialement. De plus, les islamistes font des banlieues défavorisées le lieu préféré de diffusion de leurs idées. Dans les prêches ou à travers Internet, ils présentent une vision d’un Islam qui serait assiégé, menacé par les Américains, les Européens et les juifs.
Cette vision complotiste du monde est d’autant plus grave que de jeunes déshérités entendent et lisent régulièrement leur propagande, s’en nourrissent en pensant y trouver l’explication de leur désarroi dans une société qui n’a pas su les intégrer. Les antisémites pensent que les juifs sont protégés, ils imaginent qu’ils sont tous riches et puissants. Les vieux stéréotypes sont là. L’antisémitisme, tout comme toute autre forme de racisme, est inacceptable.
Il est une injure à la République et ses effets peuvent se révéler dramatiquement, car ceux qui utilisent et manient l’antisémitisme s’illustrent par leurs appels incessants à la haine, à la violence et au meurtre.