Abstract: Dévastée et démantelée par l’occupation nazie, lieu principal de la Catastrophe, la Pologne a un statut particulier pour la mémoire juive et la mémoire de la Shoah. Depuis une quinzaine d’années, un réexamen de cette époque est devenu possible. Avec la démocratie et l’intégration à l’Union européenne, on voit naître un vif intérêt pour cette histoire dans les nouvelles générations et de grands débats publics émergent. La recherche historique est libre, ouverte et riche. La culture et le patrimoine juif sont étudiés et restaurés. Des artistes en interrogent la mémoire. Des festivals, des journaux, des émissions de radio ou de télévision, des programmes éducatifs touchent la jeune génération. Une petite communauté juive reprend vie. Bien entendu, la mémoire du génocide et la responsabilité des témoins sont au cœur des commémorations et des discussions sur ce passé. La Fin de l’innocence entend faire connaître ce travail de la société polonaise sur elle-même et sur son passé. Texte de voyage, construit autour de l’évocation des lieux de mémoire, texte de conversations, qui présente des portraits entretiens des principaux acteurs de ce renouveau, et texte de réflexion, cet ouvrage est à l’image du foisonnement et des interrogations qu’il présente.
Abstract: Une fresque conçue par Henry Dougier et dirigée par Pierre Milza et Emile Temime. Populations, lieux symboles, récits : les trajectoires de l'immigration en France dressent une véritable cartographie de leur mémoire par rues, quartiers et villes interposés. Des histoires inscrites dans l'espace et dans le temps. La première grande saga de ces Français venus d'ailleurs, dans une France monde. Avec les Juifs tunisiens, la scène bellevilloise, déjà riche d'expériences migratoires, acquiert un nouveau visage. Ainsi va ce quartier, qui ne les a pas attendus pour se faire un nom. Ils y ont néanmoins accompli un tel enracinement que leur présence a marqué cet espace de vie, ne serait-ce que par leur-attachement à ce " petit Jérusalem ". Traumatisme du départ, traumatisme des taudis, angoisse des rénovations. Mais, grâce à la cohésion communautaire, les nouveaux venus s'acclimatent d'abord aux règles de vie bellevilloises, pour mieux s'en affranchir et créer leur quartier " tune ", haut en couleur de nombreux témoins se souviennent... Les rites, autant séfarades que tunisiens, la convivialité, mais aussi la " guerre des Six-Heures ", la transmission rompue, la tradition réinventée. Ainsi, au fil de son intégration, la population reprend à son compte des fragments de la mémoire bellevilloise et les intègre à la matrice tunisienne. Curieux mythe qui ravive l'identité blessée à travers l'ancrage en terre d'exil...