Abstract: Le SPCJ publie les statistiques et analyses de l’antisémitisme en France en
2013.
Le recensement des actes antisémites commis sur le territoire français
réalisé par le SPCJ se fait en étroite coopération avec le Ministère de
l’Intérieur.
‣ La diminution attendue du nombre d’actes antisémites après l’année
2012 – année hors norme en matière d’antisémitisme – n’a pas eu lieu
dans les proportions légitimement escomptées.
‣ Le niveau élevé de menaces antisémites crée un climat hostile où la
parole haineuse anti-juive se libère et favorise à court ou moyen terme
les passages à l’acte.
On peut aisément se figurer combien ce climat va au-delà du présent
recensement chiffré. En effet, le nombre de sites internet, blogs, forum,
mails de nature antisémite se développe de façon exponentielle sur la
toile et ces nouvelles manifestations médiatiques d'antisémitisme ne
sont toujours pas, à ce jour, comptabilisées.
‣ Depuis l’an 2000, soit depuis 14 années consécutives, le nombre d’actes
antisémites en France est très élevé.
Depuis l’année 2000, le nombre d’actes antisémites recensés est en
moyenne 7 fois plus élevé que le nombre d’actes antisémites des années
90. Sur la période, 6 personnes ont été assassinées parce que juives dont
trois enfants en bas âge.
L’antisémitisme en France ne peut plus être considéré comme un
phénomène conjoncturel lié aux évènements et conflits du ProcheOrient
; il s’agit d’un mal structurel qui n’étant pas combattu comme
tel n’a pu être enrayé à ce jour.
‣ Racisme et antisémitisme : « 40% pour moins de 1% »
40% des violences racistes commises en France en 2013 sont dirigées
contre des Juifs. Or, les Juifs en France représentent un peu moins de
1% de la population. Cela signifie que moins de 1% des citoyens du
pays a concentré 40% des violences physiques racistes commis en
France.
‣ Cette année encore les villes de Paris, Marseille, Lyon, Toulouse,
Sarcelles, Strasbourg et Nice sont les villes les plus touchées par le
nombre d’actes antisémites recensés en France.
La rétrospective des faits et tendances antisémites de ces 14 dernières
années démontre que la violence antisémite s’est installée, ancrée dans la
société. Mais élément aggravant, pour les Juifs de France c’est leur
sentiment d’isolement dans le combat contre l’antisémitisme. Or les
valeurs attaquées par ce fléau ne sont-elles pas celles de tout une Nation ?
La lutte contre l’antisémitisme se joue dans les terrains judiciaires et c’est
tout naturel puisqu’il s’agit d’abord de délits. Mais cela ne peut suffire
lorsqu’on lutte pour guérir la société d’un mal.
Il est indispensable de mettre en place un plan interministériel concret,
doté de moyens importants, notamment pour la création et le soutien de
programmes de prévention et d’éducation.
Nous appelons de nos voeux une mobilisation individuelle et collective, de
chacun, chaque jour, face à chaque acte dont il est témoin, face à toute
dérive qu’il constate autour de lui.
Si l’antisémitisme est le problème de tous, il appartient à chacun de le
combattre.