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Date: 2022
Abstract: Depuis les étoiles jaunes portées par des manifestants opposés au passe sanitaire jusqu’à l’usage par certains du pronom « qui » utilisé pour dénoncer la supposée mainmise des Juifs sur les principaux médias, sans oublier la notion de complot juif remis au goût du jour pour expliquer la pandémie du coronavirus, l’année 2021 a été marquée par la multiplication d’incidents antisémites. Si de tels faits sont venus rappeler la persistance des préjugés sur les Juifs au sein de la société française, l’histoire enseigne que l’antisémitisme prospère dans les périodes de crise. Ainsi, près de deux ans après le début de la crise sanitaire, il nous a semblé essentiel de réaliser une vaste étude pour dresser un diagnostic fin et dépassionné de ce phénomène. Quel est le poids des préjugés à l’égard des Juifs dans la société française en 2021 ? La crise sanitaire s’accompagne-t-elle d’une poussée de l’antisémitisme dans l’opinion publique? Quel regard portent les Français sur ce phénomène? Dans quelle mesure les Français juifs s’inquiètent-ils des violences les visant ? Comment ces violences se déroulent-elles ? Pour tenter de répondre à ces interrogations, nous avons construit un dispositif d’enquête exceptionnel. Exceptionnel par sa taille : nous avons conduit l’enquête parallèlement auprès de deux échantillons spécifiques – personnes de confession juive, personnes de confession musulmane – et auprès d’un échantillon global, représentatif de la population française dans son ensemble, ce dernier permettant de se pencher également sur d’autres sous-catégories de la population : les Français catholiques, les jeunes, des groupes de Français classés en fonction de leur zone géographique, de critères socio-économiques, d’affinités politiques ou encore en fonction de leurs sources privilégiées d’information. Exceptionnel également par la diversité des thématiques abordées : exposition et observations d’actes violents, opinions à l’égard d’Israël, de la Shoah, préjugés à l’égard des Juifs… autant de sujets clés à examiner pour tenter d’apporter de nouveaux éclairages sur l’antisémitisme1 .
Date: 2020
Abstract: [Edited from press release]

Le bureau français de l’American Jewish Committee (AJC) a publié aujourd’hui sa première « radiographie » de l’antisémitisme en France ; une enquête sur les perceptions des Français et des Français de confession ou de culture juive sur la question de l’antisémitisme.

L’étude a été réalisée par l’institut de sondage IFOP, en partenariat avec la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol). Un échantillon de 505 Français juifs et de 1027 Français a été interrogé selon un questionnaire commun.


« Les statistiques publiées chaque année par le ministère de l’Intérieur, bien qu’essentielles, ne reflètent pas les différentes facettes du problème que représente l’antisémitisme dans notre pays. Les données existantes s’appuient principalement sur les plaintes déposées, mais elles ne tiennent pas compte de la perception du problème et de son impact sur la vie des citoyens français » explique Anne-Sophie Sebban-Bécache, directrice de l’AJC Paris.

Selon l’enquête, la majorité des Français comme des Français d’origine juive considère qu’il y a beaucoup d’antisémitisme en France et que le phénomène est en augmentation.

70% des Juifs français déclarent avoir été victimes d’au moins un incident antisémite au cours de leur vie (84% pour les Français juifs de moins de 25 ans). Un tiers des Français juifs se sentent menacés en raison de leur appartenance religieuse ; le sentiment de menace est beaucoup plus fort chez les Juifs pratiquants et les jeunes Juifs (moins de 35 ans). Les deux principaux lieux où des incidents antisémites se produisent sont la rue (54%) et l’école (55%). Pour 26 % des Français ayant subi une agression physique, cela s’est produit à l’école ou dans un contexte scolaire. Pour échapper à l’antisémitisme, les Français juifs évitent certains territoires (44%) et s’abstiennent d’afficher des symboles exprimant leur judaïsme (37%). Un quart des Français juifs ont déclaré avoir déjà évité de révéler leur appartenance à la communauté juive sur leur lieu de travail.

« Il est très inquiétant de constater que l’antisémitisme a un impact sur la vie et le mode de vie de la majorité des Français juifs. Nous remarquons amèrement que ces derniers n’ont pas de répit face à l’antisémitisme. Cela doit cesser » a déclaré Anne-Sophie Sebban-Bécache.

Un Français sur cinq déclare avoir déjà entendu une personne de son entourage dire du mal des Juifs. 16% des Français disent avoir déjà assisté à une agression verbale antisémite. La grande majorité des Français (73%) et des Français juifs (72%) considèrent que l’antisémitisme concerne la société française toute entière.

« L’antisémitisme fait partie de la vie quotidienne des Français dans leur ensemble. C’est un phénomène qu’ils perçoivent et qui les touche. C’est désormais une préoccupation pour toute la société française, et non plus seulement pour les Français d’origine juive. C’est donc la note finale encourageante et positive de cette enquête : nous ne sommes plus aussi seuls, pour combattre ce fléau, que nous avons pu l’être – ou avons eu le sentiment de l’être – par le passé. Cela doit se refléter dans les actions politiques ; la lutte contre l’antisémitisme doit être une priorité nationale disposant de moyens adéquats pour couvrir l’ensemble du territoire français. » conclut Anne-Sophie Sebban-Bécache.